on the cover of a magazine

"mme mensfields ?" "melle, ophelia, melle, combien de fois faudra-t-il que je te le répète ?" coup de pression, les derniers retouches, il fallait encore qu'elle fasse valider par sa lunatique de chef, heather reeves. lunatique c'était bien le mot, elle pouvait passer la boss tyranique à la miranda priestly en la chef plutôt cool en moins de temps qu'il n'en faut pour dire quidditch comme le dirait jk rowling. bien que toute cool qu'elle puisse se montrer, même dans ses plus beaux jours elle ne deviendrait jamais la chef avec qui vous devenez pote, la boss bonne copine, qui se tape des barres avec ses employés et leur parle de façon décontractée. toujours tirée à quatre épingles, cette expression ne vaut pas seulement pour sa tenue vestimentaire, mais aussi bien pour son caractère. reeves est constamment crispée. enfin imogen ne peut pas lui en vouloir, elle aussi à son niveau a déjà tellement de choses à gérer, entre la mise en page du prochain numéro papier et le site web qu'il faut complètement refaire à neuf. les pauvres, le magazine s'est fait pirater son site internet. pourquoi ? allez savoir, certainement une bande de petit hackers qui tentent de s'expérimenter en s'attaquer à des sites commerciaux pour se faire la main avant d'envahir les disques durs des ordinateurs du gouvernement. l'ère des hackers et des lanceurs d'alerte... vanity devrait probablement consacrer son prochain numéro sur ces nouvelles personnalités montantes du monde d'aujourd'hui. "eh bien ? j'attends." imogen releva ses lunettes sur le haut de son crâne, se relevant de son plan de travail de designeuse. "c'est m. blackstone. le pho..." "je sais qui est m. blackstone merci." dieu elle connaissait son travail tout de même. "et alors ?" "il est ici." "qu'est-ce qu'il fiche ici ?" "c'est qu'il, il n'a pas reçu sa facture." "quoi ? doux jésus ce n'est pas le service comptabilité ici." "j'ai contacté leur bureau, mais ils ne répondent pas." "ah oui, ils ne répondent pas au téléphone. bien, et comme leur bureau est situé dans les îles fidji vous n'avez pas pensé à prendre un vol pour vous déplacer en personne ?" où va le monde, le bureau était à peine à trois étages en dessous du bureau d'infographie, et il y avait des ascenseurs au cas où les escaliers seraient trop périlleux. qu'est-ce que c'était que ces pimbêches qui voulaient à tout prix se faire un nom dans la mode et qui n'étaient pas fichu de faire quelque-chose de leurs dix doigts ? elle vit la jeune femme ouvrir la bouche comme pour rétorquer quelque-chose mais aucun n'en sorti. aucune répartie qui plus est. "c'est bon, c'est bon, laissez-tomber, retourner faire..." ce que vous savez faire de mieux. c'est à dire ? "retournez à vos occupations." probablement jouer à candy crush saga sur sa tablette... imogen referma son protège document, ne jamais laisser quelqu'un autre que ses supérieurs avoir une vue sur son travail sur le magazine, c'était dans les rudiments mêmes de sa formation ici. elle passa la porte vitrée, c'était le siège d'une agence de presse, qui bien qu'elle ne se consacre pas uniquement à la mode, était tout de même très axé sur le luxe, alors forcément, tout était très moderne, très épuré, très travaillé, très hype comme on dit, bien que ce soit plutôt devenu un mot fourre-tout maintenant. "vous avez bien fait de venir réclamer votre dû m. blackstone, avec la crise de la presse le magazine n'aurait probablement eu aucun scrupule à "oublier" de vous payer."